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Le Cerveau

Tout commence avec un cerveau bien nourri

Le monde est confronté à des défis sans précédent pour maintenir la santé des 9,1 milliards de personnes qui occuperont la planète d'ici 2050. La recherche dans le domaine de la nutrition est nécessaire pour trouver des solutions aux défis mondiaux qui affectent la santé et les systèmes alimentaires.
On dit « mieux vaut prévenir que guérir » alors que notre société nous pousse souvent à dépasser les limites de notre santé, par exemple avec des horaires de sommeil inadaptés à notre chronotype pourtant fixé génétiquement, avec des postes sédentaires et l’absence de matériel ergonomique qui nous permettrait de travailler debout, avec des éclairages artificiels qui ne nous fournissent pas la luminosité dont notre cerveau a besoin, avec des managements d’équipe qui ne favorisent pas le soutien émotionnel entre collègues, avec un urbanisme qui ne nous permet pas d’accéder à des transports actifs comme la marche ou le vélo, avec une pollution atmosphérique et sonore…
Notre environnement est devenu tellement toxique que nous ne pouvons même plus boire l’eau de pluie, partout à la surface de la planète, car celle-ci est désormais empoisonnée par des plastiques éternels. Nous commençons à boire, fumer, nous tentons de nous divertir par les médias ou les jeux sportifs, tout en devant répondre à des exigences sociales toujours plus élevées : flexibilité, adaptation, isolement, déracinement, multilinguisme exigé, humiliations se rajoutent aux quatre souffrances de l’existence, la naissance, la maladie, la vieillesse et la mort. Nous sommes de plus en plus nombreux à craquer à l’occasion d’un conflit, d’une transition de rôle comme devenir adulte, devenir parent, une rupture, un divorce, un déménagement, un passage à la retraite non préparé, un isolement ou un deuil.

L’alimentation ne suffit plus

L’alimentation méditerranéenne est la meilleure alimentation pour la santé physique et mentale. Cependant, un essai contrôlé randomisé publié en 2014 montre qu’il ne suffit pas de prescrire un régime méditerranéen, pourtant classé scientifiquement meilleur mode d’alimentation pour la santé mentale, pour que celui-ci soit suivi d’effet(Ibarra et al. 2014).
Une partie significative de la population manque de divers acides gras essentiels (notamment le DHA) qui contribuent au fonctionnement normal du cerveau. Bien que la consommation de poisson gras et d'autres protocoles de fortification alimentaire augmentent significativement l'indice d'oméga-3 (O3i) par rapport aux valeurs de départ, l'ampleur du changement est plus faible par rapport à la prise de compléments alimentaires d'oméga-3.
Les apports alimentaires en vitamine D sont insuffisants pour couvrir les besoins si on ne s’expose pas au soleil, selon les rapports de l’Anses publiés en 2012 et 2021.

Les recommandations internationales

Des recommandations internationales ont été publiées en mars 2022(Sarris et al. 2022) dirigées par Jérome Sarris et Michael Berk, deux chercheurs australiens experts du domaine de la psychonutrition, et cosigné par 29 autres chercheurs de 15 pays différents dont l'Australie, le Canada, l'Iran, l'Italie, le Chili, l'Allemagne, le Brésil, les États-Unis, l'Inde, l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Autriche, la Chine, le Japon et Taïwan.

Les allégations autorisées par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA)

 Le tableau suivant résume les allégations autorisées par l’EFSA pour une sélection de nutriments

Les besoins nutritionnels de la population

L’agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) et l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments (EFSA), deux autorités de référence, ont déterminé pour chaque nutriment les Références Nutritionnelles pour la Population (RNP) qui permet de couvrir les besoins de 97,5% de la population. Parmi les 2,5% restant se trouvent les personnes qui ont des situations spécifiques, comme des problèmes d’absorption, un surpoids ou une pathologie chronique.

ATTENTION AUX COMBINAISONS DE COMPLEMENTS

Dans l’imaginaire collectif, les compléments alimentaires n’ont pas d’effets indésirables. Or, certaines associations peuvent conduire à des surdosages ou des interactions potentiellement néfastes. Il n’est par exemple pas recommandé d’absorber du zinc en même temps que du fer, deux minéraux qui diminuent leurs absorptions respectives.

Références

Ibarra, O., Gili, M., Roca, M., Vives, M., Serrano, M. J., Pareja, A., García-Campayo, J., Gómez-Juanes, R., & García-Toro, M. (2014). Nutricion Hospitalaria, 31(3), 1171‑1175. https://doi.org/10.3305/nh.2015.31.3.8124
Sarris, J., Ravindran, A., Yatham, L. N., Marx, W., Rucklidge, J. J., McIntyre, R. S., Akhondzadeh, S., Benedetti, F., Caneo, C., Cramer, H., Cribb, L., de Manincor, M., Dean, O., Deslandes, A. C., Freeman, M. P., Gangadhar, B., Harvey, B. H., Kasper, S., Lake, J., … Berk, M. (2022)., 1‑32. https://doi.org/10.1080/15622975.2021.2013041

01

Les oméga-3

Oméga-3 et cerveau

L’acide docosahexaénoïque (DHA) contribue au fonctionnement normal du cerveau tout au long de la vie.
Le DHA est le fluidifiant principal de nos neurones. Le DHA est le principal lipide structurel du tissu cérébral et du système nerveux central, et les lipides membranaires de la matière grise du cerveau contiennent de très fortes concentrations de DHA.
Il joue un rôle dans le fonctionnement normal du cerveau tout au long de la vie.
Le DHA et l’EPA influencent la régulation des gènes et se lient à des récepteurs situés dans le noyau des cellules.
L’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) souligne dans son rapport de 2010 que le DHA est un antioxydant qui protège les lipides sanguins contre les dommages oxydatifs. Les espèces réactives de l'oxygène (ROS) également appelés « radicaux libres », sont générées en conséquence de l'exposition à des particules (comme par exemple les contaminants alimentaires, des polluants). Ces radicaux libres endommagent des molécules biologiquement importantes telles que l'ADN, les protéines et les lipides s'ils ne sont pas interceptés par le réseau antioxydant, qui comprend des piégeurs de radicaux libres tels que les nutriments antioxydants.

80% de cerveaux dénutris

80% des personnes manquent de DHA et d’EPA dans le monde : 142 pays représentant près de 80 % de la population adulte mondiale avaient des apports moyens en oméga-3 inférieurs à 250 mg/jour, soit deux fois moins que la dose recommandée en France (250mg de DHA+ 250mg d’EPA par jour).
L’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Anses) précisait dans son rapport de 2007 : « seule la supplémentation en DHA aboutit à une augmentation significative de son taux dans la rétine et le cerveau ».

6 raisons pour choisir l’algue marine

1 En 2017, la production totale de poisson était d'environ 200 millions de tonnes par an, ne permettant de nourrir que 15 % de la population mondiale avec la recommandation moyenne de 500 mg/j d’oméga-3.
Pour approvisionner tout le monde, la production de poisson devrait être multipliée par sept.
Et cela ne tenait pas compte de la croissance démographique mondiale.
L’algue est plus soutenable pour notre planète, plus respectueuse de l’environnement et de la souffrance animale. 

2 Les huiles végétales riches en oméga-3 (comme l’huile de colza, de lin, de noix) fournissent un oméga-3 qui se convertira partiellement en EPA, et pas en DHA (moins de 1%). De plus ces huiles contiennent également des oméga-6 qui peuvent prendre la place des oméga-3 dans le cerveau.

3 Le DHA se trouve essentiellement dans les poissons gras, qui contiennent des métaux lourds comme le méthylmercure et le cadmium et d’autres contaminants comme les PFAS et les microplastiques. Leur consommation plus d’une fois par semaine n’est pas recommandée. Or cela ne permet pas d'atteindre les objectifs d'oméga-3 pour nourrir le cerveau.

4 Les poissons d’élevage sont de plus en plus pauvres en DHA car ces poissons carnivores sont nourris avec des farines et huiles de poisson majoritairement végétales qui ne contiennent plus de DHA. Or les poissons ne synthétisent pas le DHA, ils ne font que le stocker dans leur graisse.

5 L’algue garantit un indice Totox de qualité pour les oméga-3 (l’indice d’oxydation des oméga-3, marqueur indispensable de leur qualité et de leur sécurité). 

6 L'algue permet d’éviter les allergies alimentaires aux poissons, comptés parmi les 14 allergènes les plus fréquents. 

Dose

L’EFSA souligne dans son rapport de 2010 que seul un complément alimentaire fournissant au moins 250mg de DHA par jour peut alléguer de contribuer au fonctionnement normal du cerveau.

DHA ou EPA ?

1- le DHA est plus efficace que l’EPA pour améliorer la recharge du corps en oméga-3 car le turn-over de l’EPA est plus rapide que celui du DHA dans les membranes des neurones(Katan et al. 1997; Browning et al. 2012).
2 - le DHA reste plus longtemps dans le corps que l’EPA.
3- l’EPA peut être fourni indirectement par la consommation de noix de Grenoble ou des huiles extraites, comme le lin ou le colza. Une cuillère par jour d’huile de lin ou trois cuillères par jour d’huile de colza permettent de fournir les apports recommandés en ALA qui se convertit à hauteur de 15 à 20% en EPA.
4- l’EPA est éliminé plus rapidement de l’organisme que le DHA. Après une supplémentation en DHA, il faut environ 6 mois pour revenir à l’état antérieur à celui d’avant la supplémentation(Arterburn et al. 2006). A l’inverse, l’EPA est éliminé en environ 4 semaines. L’absorption des oméga-3 peut varier d’une personne à l’autre en fonction du sexe, de l’âge, de l’alimentation, du poids, du tabagisme, de l’activité physique(Block et al. 2008; Flock et al. 2013). Dans les études scientifiques, la plus petite dose permettant d'atteindre un indice d’oméga-3 (O3i) > 8 % était de 200 mg/jour de DHA pendant près de 6 mois.

Combien de temps ?

Après une supplémentation en DHA, il faut environ 6 mois pour revenir à l’état antérieur à celui d’avant la supplémentation(Arterburn et al. 2006). A l’inverse, l’EPA est éliminé en environ 4 semaines.
Il est donc recommandé de prendre du DHA quotidiennement car le cerveau ne peut pas stocker le DHA.
Les études ont montré que le taux d’oméga-3 dans le sang atteint un niveau stable après un mois de supplémentation, tandis qu’il faut 4 à 6 mois pour que les membranes des globules rouges atteignent leur niveau stable, car le renouvellement de ces cellules est très lent(Arterburn et al. 2006).
Les oméga-3 ne se stockent pas dans les graisses, ce qui suggère qu’un apport quotidien est recommandé(Arterburn et al. 2006).
Une expérience a montré que des rats voyaient leurs cerveaux se dénutrir en DHA progressivement au cours des 29 jours suivants l’arrêt de la supplémentation en DHA(Moriguchi et al. 2004).
Un essai contrôlé randomisé publié en 2012 montre que des changements significatifs dans les niveaux de DHA peuvent être observés après quelques mois de supplémentation, et les taux dans le tissu adipeux seulement après un an de supplémentation (Browning et al. 2012).

Références

EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA); Scientific Opinion the substantiation of a health claim related to docosahexaenoic acid (DHA) and maintenance of normal brain function (ID 565, 626, 631, 689, 690, 704, 742, 3148, 3151), pursuant to Article 13(3) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8(10):1734. [27 pp.]. doi:10.2903/j.efsa.2010.1734. 
Arterburn, L. M., Hall, E. B., & Oken, H. (2006). Distribution, interconversion, and dose response of n−3 fatty acids in humans 23. The American Journal of Clinical Nutrition, 83(6), 1467S-1476S. https://doi.org/10.1093/ajcn/83.6.1467S
Block, R. C., Harris, W. S., & Pottala, J. V. (2008). Clinical Investigation : Determinants of Blood Cell Omega-3 Fatty Acid Content. The Open Biomarkers Journal, 1(1). https://doi.org/10.2174/1875318300801010001
Browning, L. M., Walker, C. G., Mander, A. P., West, A. L., Madden, J., Gambell, J. M., Young, S., Wang, L., Jebb, S. A., & Calder, P. C. (2012). Incorporation of eicosapentaenoic and docosahexaenoic acids into lipid pools when given as supplements providing doses equivalent to typical intakes of oily fish. The American Journal of Clinical Nutrition, 96(4), 748‑758. https://doi.org/10.3945/ajcn.112.041343
Flock, M. R., Skulas‐Ray, A. C., Harris, W. S., Etherton, T. D., Fleming, J. A., & Kris‐Etherton, P. M. (2013). Determinants of Erythrocyte Omega‐3 Fatty Acid Content in Response to Fish Oil Supplementation : A Dose–Response Randomized Controlled Trial. Journal of the American Heart Association, 2(6), e000513. https://doi.org/10.1161/JAHA.113.000513
Hosseini, M., Poljak, A., Braidy, N., Crawford, J., & Sachdev, P. (2020). Ageing Research Reviews, 60, 101043. https://doi.org/10.1016/j.arr.2020.101043
Innes JK, Calder PC. Int J Mol Sci. 9 févr 2018;19(2):532.Lombardi M, Carbone S, Del Buono MG, Chiabrando JG, Vescovo GM, Camilli M, et al. Eur Heart J Cardiovasc Pharmacother. 23 juill 2021;7(4):e69‑70.
Katan, M. B., Deslypere, J. P., Birgelen, A. P. van, Penders, M., & Zegwaard, M. (1997). Kinetics of the incorporation of dietary fatty acids into serum cholesteryl esters, erythrocyte membranes, and adipose tissue : An 18-month controlled study. Journal of Lipid Research, 38(10), 2012‑2022. https://doi.org/10.1016/S0022-2275(20)37132-7
Moriguchi, T., Lim, S.-Y., Greiner, R., Lefkowitz, W., Loewke, J., Hoshiba, J., & Salem, N. (2004). Effects of an n-3-deficient diet on brain, retina, and liver fatty acyl composition in artificially reared rats. Journal of Lipid Research, 45(8), 1437‑1445. https://doi.org/10.1194/jlr.M400087-JLR200
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02

Les extraits de feuille de thé titrés en théanine

les 3 actions des extraits de feuille de thé

Les extraits de feuille de thé :
- favorisent la concentration
- contribuent à l'effet apaisant, le bien-être, le calme et la détente
- favorisent le sommeil naturel/physiologique
- réduisent la fatigue mentale et physique.
Attention : la L-théanine ne doit pas être confondue avec la théine, une autre appellation de la caféine aujourd’hui tombée en désuétude.
La L-théanine atteint son taux maximal dans le sang environ 45-50 minutes après son absorption.

Améliorer le calme, la détente et le sommeil

En 2016, des chercheurs australiens ont montré dans un essai contrôlé contre placebo et randomisé en double aveugle, que la L-théanine améliorait le calme et la détente de 34 adultes en bonne santé, âgés de 18 à 40 ans, soumis à un stress multi-tâche(White et al. 2016). Les résultats subjectifs étaient confirmés par des mesures électrophysiologiques et biologiques réalisées trois heures après la prise.
Un autre essai randomisé, contrôlé par placebo, en double aveugle publié en 2019 a montré que l'administration quotidienne de L-théanine pendant quatre semaines contribuait au sommeil physiologique et à la concentration(Hidese et al. 2019).
La L-théanine a montré un intérêt chez les étudiants y compris sur le cours terme, avant un examen par exemple(Yoto et al. 2012).
Un essai contrôlé randomisé contre placebo australien publié en 2018 a rapporté que la L-théanine améliorait la qualité subjective du sommeil de 46 individus(Sarris et al. 2018).

Références

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Hidese, S., Ogawa, S., Ota, M., Ishida, I., Yasukawa, Z., Ozeki, M., & Kunugi, H. (2019). Nutrients, 11(10), 2362. https://doi.org/10.3390/nu11102362
Kahathuduwa, C. N., Dassanayake, T. L., Amarakoon, A. M. T., & Weerasinghe, V. S. (2017). Acute effects of theanine, caffeine and theanine-caffeine combination on attention. Nutritional Neuroscience, 20(6), 369‑377. https://doi.org/10.1080/1028415X.2016.1144845
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Nematizadeh, M., Ghorbanzadeh, H., Moghaddam, H. S., Shalbafan, M., Boroon, M., Keshavarz-Akhlaghi, A.-A., & Akhondzadeh, S. (2023). 77(9), 478‑485. h
ttps://doi.org/10.1111/pcn.13565
Owen, G. N., Parnell, H., De Bruin, E. A., & Rycroft, J. A. (2008). The combined effects of L-theanine and caffeine on cognitive performance and mood. Nutritional Neuroscience, 11(4), 193‑198. https://doi.org/10.1179/147683008X301513

Park, S.-K., Jung, I.-C., Lee, W. K., Lee, Y. S., Park, H. K., Go, H. J., Kim, K., Lim, N. K., Hong, J. T., Ly, S. Y., & Rho, S. S. (2011). 14(4), 334‑343. https://doi.org/10.1089/jmf.2009.1374
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Sarris et al. (2018). Journal of Psychiatric Research 110(5). DOI:10.1016/j.jpsychires.2018.12.014
Shamabadi, A., Kafi, F., Arab Bafrani, M., Asadigandomani, H., A Basti, F., & Akhondzadeh, S. (2023). Journal of Affective Disorders, 333, 38‑43. https://doi.org/10.1016/j.jad.2023.04.029
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Wang, B., Liu, S., Lin, L., Xu, W., Gong, Z., & Xiao, W. (2024). Food & Function. https://doi.org/10.1039/d3fo04459a
White, D. J., de Klerk, S., Woods, W., Gondalia, S., Noonan, C., & Scholey, A. B. (2016). Nutrients, 8(1), 53. https://doi.org/10.3390/nu8010053
Yoto, A., Motoki, M., Murao, S., & Yokogoshi, H. (2012). Journal of Physiological Anthropology, 31, 28. https://doi.org/10.1186/1880-6805-31-28

03

La vitamine D3

Système immunitaire

L’EFSA dans son rapport de 2010 conclut « qu'une relation de cause à effet a été établie entre l'apport alimentaire en vitamine D et la contribution au fonctionnement normal du système immunitaire et à une réponse inflammatoire saine. »

La vitamine D joue un rôle régulateur dans le fonctionnement du système immunitaire. Un récepteur de la vitamine D (VDR) a été identifié dans les cellules mononucléaires périphériques et dans les cellules T-helper 1 (Th1) et T-helper 2 (Th2) ainsi que dans des zones clés du cerveau (hippocampe, amygdale, nucleus accumbens et cortex). La 1,25(OH)2D réduit la réponse inflammatoire des cellules Th1, supprime la présentation de l'antigène par les cellules dendritiques, supprime la prolifération et la production d'immunoglobulines et retarde la différenciation des précurseurs des cellules B en plasmocytes, exerçant ainsi une action inhibitrice sur le système immunitaire adaptatif. La 1,25(OH)2D augmente l'expression de la cathélicidine (LL-37), un peptide antimicrobien considéré comme important pour le système immunitaire inné, en particulier contre Mycobacterium tuberculosis (Bikle, 2009 ; Cantorna et al., 2008 ; Khazai et al., 2008).
La vitamine D3 est une hormone stéroïdienne et une clé d’activation pour de nombreux gènes.

Les preuves scientifiques

En 2023, une méta-analyse en parapluie (c’est-à-dire regroupant toutes les méta-analyses publiées jusque-là) concluait que les participants présentant une dépression bénéficiaient plus d’une prise de vitamine D que ceux prenant un placebo, selon dix méta-analyses d'essais contrôlés randomisés(Musazadeh et al. 2023).

L’alimentation ne suffit pas

Dès 2012, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) rapportait la conclusion suivante :
« Concernant la vitamine D, la prévalence d’inadéquation aux besoins est quasiment de 100 % chez les adultes quels que soient l’âge et le sexe. Ce résultat obtenu sous l’hypothèse d’une synthèse endogène minimale (cas de la population considérée comme non exposée au soleil), est comparable à ceux rapportés dans la littérature pour d’autres pays. Ce résultat confirme les données de la littérature qui ont établi que les besoins en vitamine D dans la population française ne peuvent pas être couverts par l’offre alimentaire actuelle. »
Et voici ce que conclue l’Anses dix ans plus tard dans un autre rapport:
« Les risques d’insuffisance d’apport, a fortiori chez des personnes peu exposées au soleil, sont bien documentés et constituent une préoccupation majeure de santé publique en France (PNNS) et dans le monde (OMS) ».
L’Anses précise dans un rapport publique intitulé « NOTE AST de l'Anses relative à une demande d’autorisation de mise sur le marché des compléments alimentaires « Bariatric Advantage Cerise » et « Bariatric Advantage Citrus » » que 95% des hommes en France ont un apport inférieur à 7 µg/j et 95% des femmes inférieur à 5,8 µg/j. Aux Etats-Unis, les enquêtes sur l'apport alimentaire indiquent également que 95% des adultes ne satisfont pas aux besoins estimés moyens en vitamine D(Linus Pauling Institute 2018).

Dose

15 µg/j (600 UI) de vitamine D3 correspond à la référence nutritionnelle pour la population (RNP) pour les adultes selon l’Anses en 2021.
C’est également la valeur recommandée depuis 2010 par l’Institute Of Medicine aux Etats-Unis (IOM), recommandations basées sur la population nord-américaine de moins de 70 ans(NUT2012sa0142.pdf).
C’est 3 fois plus que l’apport journalier de référence (AJR), ou Valeur Nutritionnelle de Référence (VNR), les valeurs réglementaires qui figurent sur les étiquettes des compléments alimentaires.
A 15 µg/j (600 UI), il n’y a pas de risque de dépasser la limite supérieure de sécurité qui est de 100 µg/j (4000UI) pour les adultes selon l’EFSA en 2023(Valeurs nutritionnelles de référence | EFSA 2023). Cette limite supérieure de sécurité est elle-même très inférieure aux doses où les effets indésirables d’un surdosage ont été rapportés.
Attention toutefois aux combinaisons de compléments alimentaires. En cas de doute, parlez-en à votre médecin. Le dosage de vitamine D3 n’est pas remboursé dans la plupart des cas, et n’est pas recommandé par la caisse primaire d’assurance maladie sauf dans de rares cas.

Origine végétale

Il existe une vitamine D3 végétale qui provient du lichen.

Absorption

L’absorption de la vitamine D peut varier d’une personne à l’autre et être influencée par certains facteurs comme l’absorption de graisses concomitantes par exemple.
La prise quotidienne de vitamine D a montré un bénéfice légèrement supérieur à des prises en ampoules hebdomadaires ou mensuelles par exemple.

Références

EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA); Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to vitamin D and normal function of the immune system and inflammatory response (ID 154, 159), maintenance of normal muscle function (ID 155) and maintenance of normal cardiovascular function (ID 159) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010; 8(2):1468. [17 pp.].doi:10.2903/j.efsa.2010.1468.
Gomaa, A. A., Abdel-Wadood, Y. A., Thabet, R. H., & Gomaa, G. A. (2024), 32(1), 249‑271. https://doi.org/10.1007/s10787-023-01383-x
Linus Pauling Institute. (2018). Micronutrient Inadequacies in the US Population : An Overview. Linus Pauling Institute. https://lpi.oregonstate.edu/mic/micronutrient-inadequacies/overview

Musazadeh, V., Keramati, M., Ghalichi, F., Kavyani, Z., Ghoreishi, Z., Alras, K. A., Albadawi, N., Salem, A., Albadawi, M. I., Salem, R., Abu-Zaid, A., Zarezadeh, M., & Mekary, R. A. (2023), 187, 106605. https://doi.org/10.1016/j.phrs.2022.106605

NUT2012sa0142.pdf. (s. d.). Consulté 4 février 2024, à l’adresse https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012sa0142.pdf
NUT2022AST0099.pdf. (s. d.). Consulté 4 février 2024, à l’adresse https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2022AST0099.pdf
NUT2023SA0151.pdf. (s. d.). Consulté 4 février 2024, à l’adresse https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2023SA0151.pdf
Valeurs nutritionnelles de référence | EFSA. (2023, décembre 22). https://www.efsa.europa.eu/fr/topics/topic/dietary-reference-values

04

Le méthylfolate (MTHF, B9 active)

les fonctions des folates

Les folates contribuent à des performances mentales normales :
- la concentration,
- l'apprentissage,
- la mémoire
- le raisonnement,
- la résistance au stress

Les folates sont cruciaux pour le système immunitaire, la synthèse des neurotransmetteurs, des phospholipides, la méthylation de l'ADN et d'autres processus.
Les coenzymes du folate sont impliquées dans les interconversions d'acides aminés, notamment le catabolisme de l'histidine en acide glutamique, l'interconversion de la sérine en glycine et la reméthylation de l'homocystéine en méthionine (IoM, 1998 ; FAO/OMS, 2002 ; Carmel, 2006). Le transfert d'unités monocarbonées de la sérine par les folates constitue une source majeure de substrat dans le métabolisme monocarboné.
La conversion de l'homocystéine en méthionine constitue une source majeure de méthionine pour la synthèse de la S-adénosyl-méthionine, qui intervient en tant que donneur de méthyle dans de nombreuses réactions biologiques de méthylation des protéines, des nucléoprotéines, des histones, des neurotransmetteurs et des phospholipides (IoM, 1998 ; Carmel, 2006).
Le folate joue un rôle crucial dans la synthèse des nucléotides et peut donc affecter la prolifération et la réactivité des cellules immunitaires. Il a été démontré qu'une carence en folate réduit la prolifération de divers types cellulaires. Les cellules dépourvues de folate s'accumulent en phase S en raison d'un déséquilibre en nucléotides et d'une synthèse d'ADN ralentie ; ces cellules présentent également une incorporation erronée accrue d'uracile et des dommages à l'ADN. Lorsqu’on réintroduit du folate dans des cellules déficientes en folate, l'accumulation en phase S est inversée et la prolifération est restaurée.
Il a également été démontré qu’une carence en folate réduit la proportion de lymphocytes T circulants et leur prolifération en réponse à une activation mitogène. De plus, une carence en folate induite dans des lymphocytes T humains activés a entraîné une apoptose et une augmentation du ratio des cellules T CD4+ par rapport aux cellules CD8+, en raison d'une réduction marquée de la prolifération des cellules CD8+. Tous ces effets ont été réversibles in vitro, soit par l’ajout de folate, soit par un réapprovisionnement en nucléotides, ce qui suggère que le statut en folate peut affecter le système immunitaire en inhibant la capacité des lymphocytes T CD8+ à proliférer en réponse à une activation mitogène (Courtemanche et al., 2004). Deux méta-analyses indépendantes ont étudié la combinaison de folate avec la vitamine B6 et B12 (Li et al. 2021) (Wang et al. 2022): la première incluait 21 essais contrôlés randomisés avec 7 571 participants.
En 2010, une équipe de scientifiques a publié dans le journal Plos One les résultats d’un essai clinique randomisé sur 271 individus de plus de 70 ans (Smith et al. 2010) et montrant les bénéfices des personnes prenant la combinaison folate, B6 et B12 par rapport au groupe placebo.

Absorption

Il ne faut pas confondre le méthylfolate avec d’autres formes de vitamine B9.
Le méthylfolate (MTHF) est la forme active de la vitamine B9, c’est la seule forme absorbée par le cerveau, contrairement à l’acide folique (le plus fréquemment retrouvé dans les compléments alimentaires) et à l’acide folinique. L’acide folique présente un risque d’accumulation dans le sang en cas de surdosage.

L’alimentation ne suffit plus

L’Anses, dans son rapport de 2012(NUT2012sa0142.pdf) rapportait que 6,2% des hommes adultes et 6,7% des femmes adultes présentaient une déficience en folates. Aux Etats-Unis, c’est presque 13% des individus qui manquent d’apport de folates dans leur alimentation dans la cohorte National Health and Nutrition Examination Surveys (NHANES) (Linus Pauling Institute 2018). Cependant, même avec un niveau sanguin de folate normal, le cerveau peut manquer de folate si la conversion de l’acide folique en MTHF est déficiente (voir section suivante « dose »).

Dose

250 μg/j de folate qui correspond à l’apport quotidien recommandé selon l’EFSA. Le méthylfolate étant la forme active de l’acide folique, son efficacité a été évaluée à 1,7 fois celle de l’acide folique. 250 μg/j de méthylfolate correspond donc à 425 μg/j d’équivalent folate alimentaire (EFA) selon l’EFSA. Cette dose permet de ne pas dépasser la limite supérieure de sécurité qui est de 1000 μg/j, en prenant en compte les apports alimentaires.
Le dosage sanguin de vitamine B9 ne correspond pas au stock disponible dans le cerveau, il est donc possible d’avoir un taux sanguin normal et un taux insuffisant dans le cerveau, en particulier chez les personnes présentant une version du gène MTHFR (méthyl-tétra-hydro-folate réductase) qui ne leur permet pas de convertir efficacement l’acide folique en méthylfolate, la forme active de la vitamine B9 qui permet une bonne synthèse des neurotransmetteurs dans le cerveau.

Influence génétique

L'enzyme méthylènetétrahydrofolate réductase (MTHFR) est essentielle au métabolisme des folates et de l’homocystéine. Cette variation peut réduire l'activité enzymatique et limiter la conversion de l’acide folique (la vitamine B9) en sa forme active, le 5-méthyltétrahydrofolate (5-MTHF ou MTHF), vitamine B9 qui contribue à des fonctions psychologiques normales.
Données clés :
Réduction de l’activité enzymatique :
Environ 35 % pour les hétérozygotes CT
Environ 70 % pour les homozygotes TT
En France : 34-36 % de la population porte l’allèle T.
Au Canada : 40 % sont hétérozygotes CT et 10 % homozygotes TT.
En Europe : un gradient nord-sud montre une fréquence plus élevée dans les pays du sud, allant jusqu’à 47% en Sicile.

Pourquoi est-ce important ?
Pour les porteurs du polymorphisme MTHFR (dont la proportion peut atteindre jusqu’à 47% dans certains pays), il est préférable d’opter pour des compléments alimentaires contenant du MTHF plutôt que de l’acide folique standard. Le MTHF contourne le blocage enzymatique causé par cette variation génétique et améliore son absorption et son efficacité par l’organisme.
Si vous ne savez pas si vous êtes porteur de cet allèle, choisir le MTHF est recommandé si vous vous supplémentez en folates.

Références

EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA), Scientific Opinion on the
substantiation of health claims related to folate and contribution to normal psychological functions (ID 81, 85, 86, 88), reduction of tiredness and fatigue (ID 84), cell division (ID 195, 2881) and contribution to normal amino acid synthesis (ID 195, 2881) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8(10):1760. [19 pp.]. doi:10.2903/j.efsa.2010.1760.
Li, S., Guo, Y., Men, J., Fu, H., & Xu, T. (2021), 21(1), 367. https://doi.org/10.1186/s12877-021-02253-3
Linus Pauling Institute. (2018). Micronutrient Inadequacies in the US Population : An Overview. Linus Pauling Institute. https://lpi.oregonstate.edu/mic/micronutrient-inadequacies/overview
NUT2012sa0142.pdf. (s. d.). Consulté 4 février 2024, à l’adresse https://www.anses.fr/fr/system/files/NUT2012sa0142.pdf
Smith, A. D., Smith, S. M., de Jager, C. A., Whitbread, P., Johnston, C., Agacinski, G., Oulhaj, A., Bradley, K. M., Jacoby, R., & Refsum, H. (2010). PLoS ONE, 5(9), e12244. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0012244
Wang, Z., Zhu, W., Xing, Y., Jia, J., & Tang, Y. (2022). Nutrition Reviews, 80(4), 931‑949. https://doi.org/10.1093/nutrit/nuab057

05

Vitamines B6 active (P5P), B2 (riboflavine) et B12 active (méthylcobalamine)

Les 5 fonctions

Les vitamines B6, B2 et B12 contribuent  
- à la réduction de la fatigue
- au métabolisme énergétique normal

Dans son rapport publié en 2009, l’agence Européenne pour la Sécurité des Aliments (EFSA) souligne que les réactions de décarboxylation dépendantes de la B6 active (P5P) sont particulièrement importantes dans la biosynthèse des neurotransmetteurs.

Les vitamines B6 et B12 contribuent au fonctionnement normal du système immunitaire.

La vitamine B6 contribue à la régulation hormonale (androgènes, estrogènes, progestérone, glucocorticoïdes, hormones thyroïdiennes).

La vitamine B2 contribue au métabolisme du fer et à protéger les cellules, l’ADN, les protéines et les lipides contre le stress oxydatif.

Presque tous les acides aminés nécessitent au moins une enzyme dépendante du phosphate de pyridoxal (P5P ou PLP) dans leur métabolisme. Le P5P est un coenzyme pour les aminotransaminases qui catalysent les conversions réversibles des acides aminés en alpha-cétoacides correspondants avec le transfert simultané du groupe amino pour donner du P5P. Les acides aminés peuvent également être modifiés par des réactions de décarboxylation, de déshydratation et de désulfuration dépendant du P5P.

Les réactions de décarboxylation dépendantes de la B6 active (P5P) sont particulièrement importantes dans la biosynthèse des neurotransmetteurs.

La vitamine B6, en tant que P5P, joue un double rôle dans la synthèse du glucose. La glycogène phosphorylase utilise le P5P comme coenzyme dans le clivage enzymatique du glycogène qui libère séquentiellement des unités de glucose-1-phosphate. Les transaminases dépendantes du PLP convertissent les acides aminés gluconéogènes en alpha-cétoacides afin de créer des substrats pour la production de glucose (Mackey et al., 2006).

L'importance d'un statut adéquat en vitamine B6 pour une fonction immunitaire correcte chez les animaux, en particulier l'immunité à médiation cellulaire et, dans une moindre mesure, l'immunité humorale, a été démontrée depuis les années 1950 (Chandra et Sudhakaran, 1990). La vitamine B6 est nécessaire en tant que coenzyme dans le métabolisme des anticorps et des cytokines. Les lymphocytes isolés de personnes déficientes en vitamine B6 présentent une prolifération réduite, une production réduite d'interleukine-2 en réponse à des mitogènes et une production réduite d'anticorps en réponse à l'immunisation (Mackey et al., 2006 ; Wintergerst et al., 2007).

La vitamine B6 sous forme de P5P joue un rôle dans le contrôle de l'action des hormones qui agissent en se liant à un récepteur nucléaire et en modulant l'expression des gènes. Ces hormones comprennent les androgènes, les œstrogènes, la progestérone, les glucocorticoïdes et les hormones thyroïdiennes. La vitamine B6 (P5P) réagit avec un résidu lysine dans la protéine réceptrice et déplace le complexe hormone-récepteur de la liaison à l'ADN, mettant ainsi fin à l'action de l'hormone (Bender, 2005).

Il est bien établi que la vitamine B2 (riboflavine) participe à une diversité de réactions d'oxydoréduction, par l'intermédiaire des cofacteurs FMN et FAD, qui agissent comme des transporteurs d'électrons (Powers, 2003 ; Rivlin, 2007). Le rôle protecteur de la riboflavine contre la peroxydation des lipides est assuré principalement par le cycle d'oxydoréduction du glutathion, l’antioxydant le plus puissant du cerveau (Sadler et al., 1999). La glutathion peroxydase a besoin de glutathion réduit, qui est à son tour généré par la glutathion réductase. L'enzyme glutathion réductase nécessite la coenzyme riboflavine FAD et cette enzyme est particulièrement sensible à la carence en riboflavine, ce qui rend les mesures de l'enzyme glutathion réductase les plus appropriées pour évaluer le statut en riboflavine (Hoey et al, 2009). La carence en riboflavine est associée à une augmentation de la peroxydation des lipides, un processus qui peut être inhibé par la riboflavine (Bates, 2005 ; Dutta et al., 1995 ; Miyazawa et al., 1983 ; Taniguchi et al., 1983).
Les preuves fournies par les avis/rapports consensuels d'organismes faisant autorité et les revues montrent qu'il existe un consensus sur le rôle de la riboflavine dans le métabolisme du fer (JHCI, 2003 ; Bates, 2005 ; SCF, 2000 ; IoM, 1998 ; Bender, 2002). Des études animales montrent qu'une carence en riboflavine augmente le taux de perte de fer gastro-intestinal (Powers, 2003). La riboflavine est nécessaire à la synthèse de l'hémoglobine (Bates, 2005).

L’alimentation ne suffit plus

Aux Etats-Unis, 15% des individus manquent de vitamine B6 et 4% de vitamine B12 dans la cohorte National Health and Nutrition Examination Surveys (NHANES)(Linus Pauling Institute 2018).
L’insuffisance en vitamine B12 ne concerne pas uniquement les personnes végétaliennes/véganes, comme on l’a longtemps pensé. Elle est plus fréquente chez les personnes véganes, végétariennes et flexitariennes car la vitamine B12 provient uniquement des produits d’origine animale dans l’alimentation.

Forme

Certaines personnes peuvent avoir une capacité réduite à convertir les formes inactives des vitamines B6 et B12 en formes actives, notamment celles ayant des problèmes de fonction rénale ou des troubles génétiques affectant les enzymes impliquées dans cette conversion. Les formes actives des vitamines B6 et B12 sont directement utilisables par le corps.
Pour la vitamine B12, la forme active méthylcobalamine est préférable car la cyanocobalamine doit être convertie en méthylcobalamine ou en adénosylcobalamine pour être utilisée.
La cyanocobalamine produit alors des résidus de cyanure dans l’organisme qui doivent être éliminés par le rein. Il existe d’autres sources de cyanure dans l’environnement (les fruits à noyaux, le tabac, y compris passif et y compris sur les sièges des voitures de personnes fumeuses par exemple), entre autres, il était donc important de ne pas rajouter une source supplémentaire même faible.

Références

EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA); Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to vitamin B6 and contribution to normal homocysteine metabolism (ID 73, 76, 199), contribution to normal energy-yielding metabolism (ID 75,214), contribution to normal psychological functions (ID 77), reduction of tiredness and fatigue (ID 78), and contribution to normal cysteine synthesis (ID 4283) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8(10):1759. [24 pp.]. doi:10.2903/j.efsa.2010.1759.
EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA); Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to vitamin B6 and protein and glycogen metabolism (ID 65, 70, 71), function of the immune system (ID 68), regulation of hormonal activity (ID 69) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006 on request from the European Commission. EFSA Journal 2009; 7(9):1225 [20 pp.].
EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA); Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to vitamin B12 and contribution to normal neurological and psychological functions (ID 95, 97, 98, 100, 102, 109), contribution to normal homocysteine metabolism (ID 96, 103, 106), reduction of tiredness and fatigue (ID 108), and cell division (ID 212) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8(10):1756. [23 pp.]. doi:10.2903/j.efsa.2010.1756.
EFSA Panel on Dietetic Products, Nutrition and Allergies (NDA); Scientific Opinion on the substantiation of health claims related to riboflavin (vitamin B2) and contribution to normal energy-yielding metabolism (ID 29, 35, 36, 42), contribution to normal metabolism of iron (ID 30, 37), reduction of tiredness and fatigue (ID 41), protection of DNA, proteins and lipids from oxidative damage (ID 207) pursuant to Article 13(1) of Regulation (EC) No 1924/2006. EFSA Journal 2010;8(10):1814. [28 pp.]. doi:10.2903/j.efsa.2010.1814.
Flores-Torres, M. H., Christine, C. W., Bjornevik, K., Molsberry, S. A., Hung, A. Y., Healy, B. C., Blacker, D., Schwarzschild, M. A., & Ascherio, A. (2023). 38(5), 866‑879. https://doi.org/10.1002/mds.29383
Huang, J., Khatun, P., Xiong, Y., Liu, B., Zhao, Y., & Lyu, Q. (2023)., 10, 1237103. https://doi.org/10.3389/fcvm.2023.1237103
Li, S., Guo, Y., Men, J., Fu, H., & Xu, T. (2021), 21(1), 367. https://doi.org/10.1186/s12877-021-02253-3
Linus Pauling Institute. (2018). Micronutrient Inadequacies in the US Population : An Overview. Linus Pauling Institute. https://lpi.oregonstate.edu/mic/micronutrient-inadequacies/overview
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Wang, Z., Zhu, W., Xing, Y., Jia, J., & Tang, Y. (2022). Nutrition Reviews, 80(4), 931‑949. https://doi.org/10.1093/nutrit/nuab057

06

Le citrate de zinc

les 5 fonctions du zinc

1 Dans son rapport de 2009, l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) conclut à l’efficacité causale du zinc sur des performances mentales normales, incluant la concentration, l'apprentissage, la mémoire et le raisonnement, ainsi que la résistance au stress en se basant sur 27 études référencées. Depuis, de nombreuses autres essais contrôlés randomisés ont été publiés et la Fédération Internationale des Sociétés de Psychiatrie Biologique (WFSBP) recommande l’utilisation du zinc en santé mentale (Sarris et al. 2022).

Dans le système nerveux central, le zinc joue un rôle de cofacteur et est fortement concentré dans un sous-ensemble des neurones glutamatergiques (Frederickson, 2000) situé notamment dans l’amygdale et le cortex. Ces neurones contenant du zinc se trouvent presque exclusivement dans le cerveau antérieur où, chez les mammifères, ils ont évolué en un réseau associatif complexe et élaboré qui interconnecte la plupart des cortex cérébraux et des structures limbiques impliquées dans les émotions. En effet, l'un des aspects intrigants de ces neurones est qu'ils composent en quelque sorte une « ligne privée » chimiospécifique du cortex cérébral des mammifères.

2 Le zinc est nécessaire au fonctionnement normal du système immunitaire.
La carence en zinc est associée à un déclin de la plupart des aspects de la fonction immunitaire, avec une diminution des globules blancs, une atrophie du thymus (un organe important pour l’immunité). La carence en zinc semble induire le suicide cellulaire des cellules à l’origine des cellules immunitaires.
La thymuline est une enzyme dépendante du zinc qui stimule le développement des cellules T dans le thymus. La production de cytokines par les cellules mononucléaires est également réduite par la carence en zinc. Un statut adéquat en zinc est nécessaire au fonctionnement des cellules tueuses naturelles qui nous protègent contre les infections bactériennes. La carence en zinc rend les personnes plus sensibles aux infections, tandis que la supplémentation en zinc chez l'homme s'est révélée bénéfique pour les réponses immunitaires aux infections bactériennes et virales (Freake, 2006 ; King et Cousins, 2006 ; IoM, 2001).

3 Le zinc joue un rôle important dans la régulation de l’expression des gènes (épigénétique). 1% de notre génome code pour des protéines se liant au zinc.

4 Le zinc est un composant essentiel d'un grand nombre d'enzymes participant à la synthèse et à la dégradation des glucides, des lipides, des protéines et des acides nucléiques (Freake, 2006 ; EVM, 2002 ; FAO/WHO 2004).
Une méta-analyse publiée en 2019 dans l’American Journal of Clinical Nutrition(Wang et al. 2019) incluant 32 essais contrôlés contre placebo impliquant un total de 1700 participant.e.s dans 14 pays a conclu que la supplémentation en zinc améliorait le contrôle des taux de glucose dans le sang.

5 Le zinc est nécessaire à la protection des cellules du stress oxydatif ; le zinc aide à éliminer les radicaux libres qui participent au vieillissement cellulaire. En déplaçant les métaux réactifs à l'oxydoréduction, tels que le fer et le cuivre, des protéines et des lipides, il peut réduire la formation de radicaux induite par les métaux et protéger ainsi les macromolécules. Le zinc induit l'expression de la métallothionéine et augmente l'activité de la catalase, deux éléments capables de piéger les radicaux libres responsables du vieillissement cellulaire. Le zinc est un cofacteur de l'enzyme antioxydante cuivre/zinc-superoxyde dismutase (Freake, 2006).
Ces propriétés ont été confirmées dans deux méta-analyses publiées en 2021 réunissant 18 études pour la première(Zarezadeh et al. 2021) et 21 études réunissant 1321 participants dans la deuxième(Hosseini et al. 2021).

Dose

Les auteurs d’une méta-analyse publiée en 2022 (Yosaee et al. 2022) visant à étudier l’effet des doses et des durées de la supplémentation en zinc concluaient : « De faibles doses de zinc et des durées plus longues ont un impact plus important».
Les besoins en zinc de la population varient selon le sexe et la consommation de légumineuses contenant des phytates contenues par exemple dans les céréales complètes et les légumineuses, qui peuvent limiter l’absorption du zinc.

Absorption et tolérance

Le citrate de zinc est une forme plus biodisponible et mieux tolérée que les formes inorganiques comme le sulfate de zinc. La forme citrate limite les nausées et l’inconfort gastrique.

Références

EFSA Journal 2009; 7(9):1229. doi:10.2903/j.efsa.2009.1229Frederickson et al. (2000). Importance of zinc in the central nervous system: the zinc-containing neuron. J Nutr, 130, 1471S-1483S.Hosseini et al. (2021). Cytokine, 138, 155396. https://doi.org/10.1016/j.cyto.2020.155396Yosaee, S., Clark, C. C. T., Keshtkaran, Z., Ashourpour, M., Keshani, P., & Soltani, S. (2022), 74, 110‑117. https://doi.org/10.1016/j.genhosppsych.2020.08.001Zarezadeh et al. (2021). Investigation of the clinical efficacy of Zn supplementation in improvement of oxidative stress parameters : A systematic review and dose-response meta-analysis of controlled clinical trials. International Journal of Clinical Practice, 75(12), e14777. https://doi.org/10.1111/ijcp.14777

07

La Coenzyme Q10 (Ubiquinone/Ubidecarenone)

Données scientifiques


La CoQ10, également connue sous le nom d'Ubiquinone/Ubidecarenone, est synthétisée à partir de la tyrosine dans le corps humain. La synthèse endogène de la CoQ10 est un processus complexe qui nécessite la participation de la tyrosine et de huit vitamines, ce qui entraîne une grande vulnérabilité du processus.

Une méta-analyse publiée en 2023 dans le Journal of affective disorders (top25%) a inclus 52 études impliquant 4049 participants(Wang et al. 2023) et a conclu que la coenzyme Q10 était l’un des antioxydants qui avaient une efficacité forte (taille d’effet de 0,97) sur la réduction des symptômes dépressifs.

De plus, la supplémentation en antioxydants a également montré une amélioration significative de l'anxiété.

La Coenzyme Q10 (CoQ10) a un rôle neuroprotecteur dans les études cellulaires, puisqu'elle est capable de stabiliser la membrane mitochondriale lorsque les cellules neuronales sont soumises à un stress oxydatif. Cela a permis de réduire le dysfonctionnement et la mort des cellules, caractéristiques des maladies neurodégénératives.

Une revue exhaustive de très haute qualité a été publiée en 2020 dans Comprehensive reviews in food science and food safety (Arenas-Jal et al. 2020) (la troisième revue mondiale (top 2%) de la catégorie Science and Food technology du Journal of Citation Report) faisant état de l’intérêt et de la sécurité d’emploi de la coenzyme Q10 (CoQ10).

Références

Arenas-Jal, M., Suñé-Negre, J. M., & García-Montoya, E. (2020). Coenzyme Q10 supplementation : Efficacy, safety, and formulation challenges. Comprehensive Reviews in Food Science and Food Safety, 19(2), 574‑594. https://doi.org/10.1111/1541-4337.12539
Wang, H., Jin, M., Xie, M., Yang, Y., Xue, F., Li, W., Zhang, M., Li, Z., Li, X., Jia, N., Liu, Y., Cui, X., Hu, G., Dong, L., Wang, G., & Yu, Q. (2023). Journal of Affective Disorders, 323, 264‑279. https://doi.org/10.1016/j.jad.2022.11.072

08

Les combinaisons de nutriments

OMEGA-3 ET VITAMINES B

Les effets de la supplémentation en vitamines B (méthylfolate, B6, B12) sont surtout visibles chez les individus présentant des niveaux élevés d'oméga-3 dans le sang comme l’a montré une étude publiée dans l’American Journal of Nutrition(Jernerén et al. 2015).
Les recherches sur la vitamine B6 active (P5P) et les oméga-3 ont révélé un lien crucial pour la santé. Les participants ayant des concentrations adéquates de P5P dans le plasma affichaient des niveaux optimaux d’oméga-3, essentiels pour la santé cardiovasculaire, cognitive et la régulation de l’inflammation. Cependant, de nombreux adultes âgés souffrent de carences en P5P, ce qui peut perturber l’équilibre des oméga-3 et nuire à leur santé globale. Le P5P aide à transformer les acides gras comme l’ALA en formes bioactives comme l’EPA, soutenant ainsi la santé du cerveau (Kim et al. 2021).
La carence en P5P peut limiter cette conversion, réduire l’efficacité des oméga-3 et augmenter les risques inflammatoires.

OMEGA-3, P5P ET ZINC

Le P5P, en combinaison avec le zinc, joue également un rôle clé dans la protection contre l’oxydation des oméga-3 et dans la régulation des médiateurs lipidiques, notamment les prostaglandines anti-inflammatoires (Kim et al. 2021). Une alimentation équilibrée et riche en ces micronutriments est essentielle pour maintenir cet équilibre.

OMEGA-3 ET VITAMINE D3

Les oméga-3 combinés à la vitamine D améliorent le métabolisme du tryptophane, le précurseur de la sérotonine, neurotransmetteur impliqué dans la régulation de l’humeur(Patrick et Ames 2015).

OMEGAS 3 et C0ENZYME Q10

La combinaison d'oméga-3 et de la Coenzyme Q10 (CoQ10/ Ubiquinone/Ubidecarenone) a montré un potentiel neuroprotecteur en réduisant le stress oxydatif, l'inflammation, la formation de plaques amyloïdes détruisant les neurones et en améliorant la fonction cognitive dans un modèle animal (Ibrahim Fouad 2020). La combinaison des oméga-3 et de la CoQ10 a également montré une efficacité anti-inflammatoire et sur le stress oxydatif supérieure à leur administration séparée chez l’humain (Kucharská et al. 2021).

Références

Ibrahim Fouad, G. (2020). Combination of Omega 3 and Coenzyme Q10 Exerts Neuroprotective Potential Against Hypercholesterolemia-Induced Alzheimer’s-Like Disease in Rats. Neurochemical Research, 45(5), 1142‑1155. https://doi.org/10.1007/s11064-020-02996-2
Jernerén, F., Elshorbagy, A. K., Oulhaj, A., Smith, S. M., Refsum, H., & Smith, A. D. (2015). Brain atrophy in cognitively impaired elderly : The importance of long-chain ω-3 fatty acids and B vitamin status in a randomized controlled trial12. The American Journal of Clinical Nutrition, 102(1), 215‑221. https://doi.org/10.3945/ajcn.114.103283
Kucharská, J., Poništ, S., Vančová, O., Gvozdjáková, A., Uličná, O., Slovák, L., Taghdisiesfejir, M., & Bauerová, K. (2021). Treatment with coenzyme Q10, omega-3-polyunsaturated fatty acids and their combination improved bioenergetics and levels of coenzyme Q9 and Q10 in skeletal muscle mitochondria in experimental model of arthritis. Physiological Research, 70(5), 723‑733. https://doi.org/10.33549/physiolres.934664
Patrick, R. P., & Ames, B. N. (2015). Vitamin D and the omega-3 fatty acids control serotonin synthesis and action, part 2 : Relevance for ADHD, bipolar disorder, schizophrenia, and impulsive behavior. FASEB Journal: Official Publication of the Federation of American Societies for Experimental Biology, 29(6), 2207‑2222. https://doi.org/10.1096/fj.14-268342
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En résumé

Plus de 80% des individus manquent de DHA et quasiment 100% des individus n’ont pas les apports alimentaires suffisants en vitamine D. 35% des individus métabolisent mal les folates. Des facteurs alimentaires peuvent diminuer l’absorption du zinc indispensable à de nombreuses fonctions.
Les compléments alimentaires ne remplacent pas une alimentation saine mais contribuent aux apports suffisants au bon fonctionnement du cerveau, du système immunitaire et hormonal.

Fonctionnement du cerveau
Le DHA est un oméga-3 essentiel qui contribue au fonctionnement normal du cerveau. Les algues sont la source originelle des oméga-3 dans l’environnement. Le cerveau se recharge progressivement en DHA au cours des premiers mois de supplémentation.

Fonctions psychologiques et cognitives
Les extraits de feuille de thé (titrés en théanine) favorisent le calme, la concentration, le sommeil naturel, la détente et contribuent à l'effet apaisant.
Le zinc, les vitamines B6 et B12 et les folates contribuent à la régulation émotionnelle et à des fonctions cognitives normales (dont la concentration, la mémoire, l’apprentissage et le raisonnement) et pour le zinc, la vitamine B12 et les folates à la résistance au stress.

Système immunitaire et stress oxydatif
15 microgrammes (600UI) de vitamine D suffisent à couvrir les besoins de 97,5% de la population et contribuer au fonctionnement normal du système immunitaire et à une réponse inflammatoire saine. Le zinc, les vitamines B6 et B12 et les folates contribuent également à un fonctionnement normal du système immunitaire.
La vitamine B2 et le zinc contribuent à protéger les cellules contre le stress oxydatif.

Métabolisme énergétique et système hormonal
La vitamine B6 contribue au métabolisme normal des protéines (dont les neurotransmetteurs) et du glycogène.
Les vitamines B6 et B12, les folates et la vitamine B2 contribuent à réduire la fatigue et les vitamines B2, B6 et B12 à un métabolisme énergétique normal.
Les vitamines B6 et B12 et les folates contribuent au métabolisme normal de l’homocystéine, les folates à la synthèse normale des acides aminés.
Le zinc contribue à un métabolisme normal des acides gras, une synthèse protéique normale et métabolisme glucidique normal.
La vitamine B6 contribue à réguler l’activité hormonale (androgènes, estrogènes, progestérone, glucocorticoïdes, hormones thyroïdiennes).

L'axe intestin-cerveau

Les recherches menées ces 20 dernières années montrent que notre cerveau est influencé par notre microbiote intestinal. C'est ce que l'on nomme "l'axe intestin-cerveau", ou encore "le deuxième cerveau" pour parler du système nerveux de l'intestin qui contient plusieurs centaines de millions de terminaisons nerveuses.

Le microbiote intestinal

Le microbiote intestinal (souvent nommé simplement « microbiote ») est un tissu de bactéries qui revêt notre intestin en influençant par ce biais notre cerveau.
Le cerveau et l’intestin sont intimement liés l’un à l’autre par le nerf vague.
Le microbiote intestinal joue un rôle important dans la synthèse et l’absorption de nutriments essentiels pour notre cerveau (comme des acides gras, des vitamines, certains acides aminés), à l’établissement et au maintien du système immunitaire. Le système immunitaire protège notre santé mentale en protégeant notre cerveau de la neuro-inflammation et du stress oxydatif responsables du déclin cognitif et de la diminution des stocks de sérotonine, un neurotransmetteur impliqué dans le stress, l’anxiété, la dépression, le comportement alimentaire, l’agressivité, l’impulsivité et le sommeil. 
Une expérience des plus frappantes est sûrement celle menée par des chercheurs sur les souriceaux nés sans microbiote, qui développent des problèmes d’apprentissage, de neurodéveloppement, des déficiences immunitaires et du métabolisme énergétique.

9 facteurs pour prendre soin de son microbiote et optimiser l’efficacité des probiotiques


Notre microbiote est un organe vivant logé dans notre intestin, il nous aide chaque jour, prenons-en soin.

Chaque microbiote est différent. Les probiotiques vont donc avoir des effets potentiellement différents selon le microbiote en place, mais également selon les facteurs qui influencent le microbiote. Il est important de prendre en compte et éventuellement, lorsque c’est possible, de modifier ces facteurs pour améliorer l’efficacité potentielle d’un probiotique.

Quels sont ces facteurs ?
Une alimentation anti-inflammatoire, pauvre en produits ultra-transformés, sucres ajoutés cachés et graisses saturées favorise la croissance des bactéries qui nous protègent.
L’activité physique et la lutte contre la sédentarité (diminution du temps passé debout ou en mouvement) peut améliorer la diversité et la stabilité du microbiote intestinal.
Réduire le stress chronique peut améliorer l'équilibre du microbiote.
La consommation d'alcool et de tabac peuvent affecter négativement la composition du microbiote intestinal.
Certaines infections et maladies chroniques comme la gastro-entérite et des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), les maladies métaboliques (diabète, obésité…) peuvent déséquilibrer le microbiote.
Les antibiotiques, administrés et de façon excessive ou répétée, peuvent perturber l'équilibre du microbiote en éliminant à la fois les bactéries nuisibles et bénéfiques. Attention, les antibiotiques sont importants dans certaines situations, il est recommandé de suivre l'avis de votre médecin.
Bien que l'hygiène soit importante, un excès d’hygiène peut réduire l'exposition aux micro-organismes nécessaires à un microbiote sain.
L'exposition à divers contaminants polluants et toxiques dans l'air et l'eau et certains médicaments peuvent influencer l'état de notre microbiote intestinal.

8 espèces probiotiques ayant montré une efficacité en santé mentale

De nombreux essais contrôlés randomisés contre placebo testant des probiotiques en santé mentale ont été publiés au cours des vingt dernières années. Parmi les résultats les plus saillants, on peut citer : 
- 3 espèces ont montré une efficacité dans la dépression : Lacticaseibacillus rhamnosus (deux essais), Lacticaseibacillus casei (deux essais), Streptococcus thermophilus (un essai) (Liu et al. 2019)
- 1 espèce a montré une efficacité dans l'anxiété : Lacticaseibacillus casei, deux essais (Zhao et al. 2023)
- 2 espèces ont montré une efficacité dans le stress : Lacticaseibacillus rhamnosus, Streptococcus thermophilus : un essai (Zhang et al. 2020)
- 4 espèces ont montré une efficacité sur la cognition : Lactiplantibacillus plantarum, Bifidobacterium animalis lactis, Streptococcus thermophilus, Lacticaseibacillus paracasei : un essai (He et al. 2023)
- 6 espèces ont montré une efficacité sur la cognition du sujet âgé : Streptococcus thermophilus (deux essais), Lactiplantibacillus plantarum, Lacticaseibacillus rhamnosus, Lactococcus lactis, Bifidobacterium animalis lactis, Lacticaseibacillus paracasei (un essai) (Kou et al. 2023)
- 1 espèce a montré une efficacité dans le syndrome de l’intestin irritable Lactiplantibacillus plantarum (Seddik et al. 2017)
- 2 espèces ont montré une efficacité dans la gestion du poids, le poids influençant la santé mentale (Lactiplantibacillus plantarum et Lactobacillus gasseri) (Million et al. 2012)
- 3 espèces ont montré une efficacité contre le stress oxydatif responsable du vieillissement accéléré du cerveau (Lactiplantibacillus plantarum, Streptococcus thermophilus et Lacticaseibacillus casei) (St-Amant et Bergdahl 2023)
- 1 espèce a montré une efficacité sur l’amélioration du métabolisme du tryptophane (Lactiplantibacillus plantarum) (Purton et al. 2021)

Pas d’esprit sain sans un microbiote sain ?

La sérotonine est impliquée dans la régulation de l'humeur, du sommeil, de l'appétit, de l'impulsivité et de l'agressivité.
Une étude conjointe entre l’Institut Pasteur, le CNRS et l’Inserm démontre que l’on peut rendre des souris dépressives en leur transférant le microbiote de souris dépressives.
Par quel mécanisme ?
La souris dépressive a été soumise à un stress chronique, conduisant à l’altération de son microbiote intestinal. Les bactéries de son intestin ne synthétisent alors plus correctement le tryptophane, précurseur nécessaire à la synthèse de sérotonine, rendant ainsi inefficace un antidépresseur comme la fluoxétine (Prozac).
Certaines souches de Lactiplantibacillus plantarum, Lactococcus lactis et Streptococcus thermophilus possèdent le support génétique suffisant pour synthétiser du tryptophane.

Des propriétés innovantes de probiotiques pour l’axe intestin-cerveau

Des experts en recherche fondamentale développent actuellement des souches possédant des propriétés innovantes sur bases d’études in-silico, in-vitro et in-vivo. Parmi elles, certaines possèdent le support génétique suffisant pour influencer l’axe intestin-cerveau via la synthèse:
- du tryptophane, précurseur indispensable de la sérotonine impliquée dans la régulation de l'humeur, du sommeil, de l'appétit, de l'impulsivité et de l'agressivité 
- de l'acide gamma-amino-butyrique (GABA) impliqué dans le calme et la relaxation
- des folates, qui contribuent à des fonctions psychologiques normales et à un métabolisme énergétique normal
- du butyrate, un acide gras à courte chaine dont les fonctions pour la santé sont multiples 

La souche Bifidobacterium animalis lactis a montré pouvoir faire baisser des molécules impliquées dans la neuroinflammation in vitro et in vivo (IL-1 beta, IL-6 et IL-12, Tumor Necrosis Factor : TNF-alpha) et augmenter un extincteur de l'inflammation (IL-10) (Hrdý et al. 2020).

Des souches fortement dosées pour une efficacité optimale

La dose totale et la dose de chaque souche contenue dans un probiotique sont des éléments clés de l’efficacité

La dernière méta-analyse en parapluie publiée en 2023 stipule que les probiotiques dosés à plus de 10 milliards d’UFC sont plus efficaces sur la dépression que ceux dosés à moins de 10 milliards, et qu’une consommation pendant plus de 8 semaines est plus efficace qu’une consommation pendant moins de 8 semaines(Musazadeh et al. 2023). 

La fibre d’acacia

Une revue systématique publiée en 2023 (Al-Jubori et al. 2023) a identifié 29 essais contrôlés randomisés montrant l’influence positive de la fibre d’acacia sur le microbiote et l’inflammation. 

Plusieurs espèces du genre Acacia pourraient augmenter la proportion de « bonnes bactéries » intestinales (Bifidobacterium et Lactobacillus) et réduire la population de bactéries nocives (Escherichia coli et Clostridium). Les activités d'Acacia au niveau intestinal contribuent à l'amélioration de la fonction de la barrière intestinale, ce qui empêcherait la translocation des endotoxines de l'intestin vers le sang (Saha et Dey 2024).

Références

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